Party Girl de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis
"Angélique a soixante ans. Elle aime encore la fête, elle aime encore les hommes. La nuit, pour gagner sa vie, elle les fait boire dans un cabaret à la frontière allemande. Avec le temps, les clients se font plus rares. Mais Michel, son habitué, est toujours amoureux d’elle. Un jour, il lui propose de l’épouser."
J'ai eu du mal à entrer dans le film. Les premières minutes dans l'ambiance glauque d'un cabaret pas très stylé avec une bande son atroce (que j'ai détesté sur cette première scène) et les plans fixes sur une Angélique pathétique m'ont fait me demander ce que je faisais là.
Et puis très vite, le charme a opéré et je me suis laissée embarquer à fond par le personnage de cette femme atypique, menant sa vie sans donner l'impression de se soucier du lendemain et ne voulant pas être enfermée ni dans un rôle de mère, ni dans celui d'une épouse. Une très forte personnalité cette Angélique Litzenburger, un caractère bien trempé dont on sent que la vie ne lui a pas toujours fait de cadeaux. Mais en même temps, ne serait-ce pas de sa faute ? N'est-elle entièrement responsable ? Chacun interprétera selon son vécu ou ses convictions...
Tous les comédiens sont amateurs ou jouent leur propres rôles dans ce film inspiré de la vie même d'Angélique Litzenburger, la mère d'un des réalisateurs, Samuel Theis. Il y a mélange de réalité et de fiction mais la réalité qui en ressort est bouleversante. On sent tout l'amour et la compassion d'un fils pour une mère mais qui ne peut pas non plus accepter qu'elle n'en fasse qu'à sa tête encore et toujours.
J'ai été plus qu'émue à de nombreux moments et même si j'ai parfois extrapolé, le personnage d'Angélique a de nombreux points communs avec ma mère, du coup j'ai ressenti le film à l'intérieur de ma chair. Je n'ai pas toujours eu de la sympathie pour ce personnage un peu trop paumé pour moi, je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi les gens qui ne veulent aucune contrainte ou aucun compte à rendre s'obstinent à faire des enfants et pas qu'un peu... Question d'éducation, de milieu social, d'inconscience générale, de place dans la société ? Je n'ai pas la réponse...
Party Girl est une peinture sociale très juste tout autant qu'un très beau film sur le doute, l'espérance et plus simplement sur la vie qu'on se choisit, celle qu'on assume envers et contre tout. Un film sur la liberté...
Pourquoi j'y suis allée : par curiosité pour le film qui a obtenu la Caméro d'Or au dernier Festival de Cannes.
Ps : autant j'ai detesté le premier morceau musical du film, autant j'ai adore le dernier qui reste en tête "Party Girl" de Chinawonan, un bijou.
Hippocrate de Thomas Lilti
"Benjamin va devenir un grand médecin, il en est certain. Mais pour son premier stage d’interne dans le service de son père, rien ne se passe comme prévu. La pratique se révèle plus rude que la théorie. La responsabilité est écrasante, son père est aux abonnés absents et son co-interne, Abdel, est un médecin étranger plus expérimenté que lui. Benjamin va se confronter brutalement à ses limites, à ses peurs, celles de ses patients, des familles, des médecins, et du personnel. Son initiation commence."
Même si le film est vendu comme une comédie, je trouve que c'est un peu vite résumer le propos. On rigole un peu oui mais je ne qualifierais pas le film de comédie. C'est même plutôt triste sur le fond tant la vie d'un hopital est compliquée et pas uniquement du point de vue des gens qui meurent ou qui souffrent. Le film donne une mauvaise image des hopitaux publics et j'ai comme l'impression que c'est très proche de la réalité. Je n'ai pas lu d'avis d'infirmières ou de médecins mais en tant qu'utilisatrice, je me suis souvent demandée comment on atteint des prix aussi délirants que celui d'une chambre par jour.
Le manque criant de personnel, de matériel, vu les différentes manifestations régulières de la profession, on ne peut que le croire. Les méthodes parfois inhumaines de certains docteurs qui pensent rentabilité et cahier des charges avant souffrance du patient, ça aussi j'y crois. On sait tous que les médecins, malgrè leurs compétences, ne sont pas tous aussi doués en terme de relations humaines.
Le film montre aussi la situation difficile de tous ces médecins étrangers qui viennent en France et qui doivent refaire leurs preuves et sont traités en dessous de leurs compétences. Et il y en a de plus en plus, vue la pénurie de médecins en France.
J'ai bien aimé le film qui me semble bien dépeindre la situation des hopitaux publics d'aujourd'hui. On y voit aussi un peu la vie des internes, les rivalités, les doutes, les galères des tours de gardes...
Rien à voir avec Grey's Anatomy of course, c'est moins glamour et moins dramatique mais sûrement plus proche de la réalité française. Un film intéressant à la limite du documentaire dans ses propos.
Pourquoi j'y suis allée : parce que j'adore Vincent Lacoste et que le sujet m'intéressait.